Bonjour à tous!

Ce mois-ci, Marion est en stage auprès de la faune sauvage, je (Grégory) la remplace donc pour notre article du mois de juin. C’est l’occasion de la remercier pour ses articles, notamment le dernier en date : un aperçu sur la situation de l’acajou en Bolivie. Je vous le recommande si vous ne l’avez pas encore lu, c’est l’occasion de découvrir un sujet peu médiatisé : le trafic de la flore.

Commençons par une nouvelle qui n’en est pas vraiment une : le confinement est toujours en place en Bolivie. Il se pourrait même que toute l’année scolaire soit suspendue. Nous sommes jusqu’à présent toujours dans l’expectative et commençons à redouter de devoir purement et simplement annuler toutes les activités éducatives de l’année.

Toutefois, la quarantaine nous a permis de nous lancer dans divers projets, faisons un petit point sur les avancées du mois.

Le cahier nature sur les amphibiens

 Gros dossier du moment, nous restons dans le rythme afin de terminer le cahier pour le congrès latino-américain d’herpétologie à Santa Cruz. Le congrès sera-t-il lui-même reporté ? Mieux vaut ne pas se poser la question et se tenir prêt au cas où.

 Vous pouvez voir une double-page sur le point d’être terminée. Nous travaillons en collaboration avec Bolivian Amphibian Initiative et Educa anfibios sur ce sujet. Chacun apporte sa pierre à l’édifice. Les hérpétologues confirmés apportent la rigueur scientifique, les éducateurs y ajoutent la pédagogie et les graphistes mettent le tout en forme. Thémiselva s’implique au niveau éducatif et graphique.

Nous souhaitons également remercier chaleureusement Nolwenn qui a répondu a notre appel sur la plateforme de bénévolat Benevolt. C’est elle qui imagine et donne vie aux amphibiens super héros du cahier. Ci-contre le brouillon d’une cécilie, amphibien fouisseur qui ressemble plus à un lombric géant qu’à une grenouille.

Les amphibiens :
juste un cahier nature ?

Et bien non ! Nous profitons d’avoir le nez plongé dans le monde de ces animaux pour créer différents supports pédagogiques.
Des tutos seront notamment mis en ligne pour fabriquer divers arts plastiques sur le thème des grenouilles, crapauds, salamandres (et cécilies !).
De plus, vous l’avez peut-être lu dans notre dernière newsletter, nous travaillons au lancement d’un site internet entièrement dédié à l’éducation environnemental.
Les amphibiens seront à l’honneur et plusieurs jeux leur seront dédiés.

Un site internet dédié à l’éducation environnemental ?

Et oui ! C’est l’autre gros dossier du moment. Si le cahier nature reste prioritaire (car le rythme à tenir est soutenu pour être prêts dans les temps), nous avançons aussi sur ce site internet. Nous sommes encore toutefois loin de la mise en ligne car nous souhaitons avoir suffisamment de contenu avant qu’il soit accessible.

Une petite info : nous essayons de maitriser l’outil de vidéo interactive, une vidéo entrecoupée de jeux. Notre premier sujet est l’ara rouge et nous allons la jouer old school, avec des maquettes de papier 🙂

Deux gros dossiers donc, mais encore ?

On ne s’ennuie toujours pas en quarantaine, les projets sont multiples.

Citons tout d’abord la campagne de stérilisation de chiens et de chats que nous souhaitons organiser. Si nous ne risquerons pas à définir une date, nous avançons sur le sujet. Une vétérinaire spécialiste de ces campagnes nous a donné son accord et nous accompagnera et nous fera profiter de son expérience.

 Le confinement ayant repoussé nos ateliers nature, nous sommes forcés d’avouer que nous les avons un peu mis de côté au profit d’autres sujets. Ils ne sont pas terminés à 100% et certains détails restent à régler. Nous nous approchons du but, en reprenant le fil des ateliers par ci par là, pour sortir le nez des gros dossiers 🙂 Un obstacle cependant, beaucoup de matériel n’est pas disponible au village et nous ne pouvons nous rendre en ville. Il faudra donc attendre la levée de la quarantaine pour être entièrement opérationnels. Ci-dessous quelques photos des avancées du mois : les cartes qui nous serviront à parler de la chaine alimentaire, le découpage de 525 ronds de papiers (atelier « sauvage ou domestique »), le guide d’identification des félins (retouché après une aide du musée d’histoire naturelle de Santa Cruz, atelier « jaguar »).

La faune sauvage en Bolivie

 On a mentionné plus haut notre atelier « sauvage ou domestique ». Ce débat à animé les dernières semaines sur les réseaux sociaux et ce jusqu’au plus haut niveau de l’Etat. Un renard andin était détenu illégalement par une famille, à leur domicile. L’animal a été saisi et son « propriétaire » a lancé une campagne pour que « son » animal lui soit rendu. Facebook s’est enflammé, sur fond de « Comment peut on enlever ce pauvre animal à sa famille qu’il aime et qui l’aime ». Profitant de ces remous, la présidente de Bolivie elle-même (sans penser aucunement à sa campagne électorale, cela va de soi) est intervenue en faveur des cœurs humains et canins brisés par cette séparation, promettant qu’Antonio serait rendu à sa « famille ».  Omettons les lois bafouées par son intervention et rappelons que la place de l’animal n’est pas dans une maison. Le renard est un juvénile risque fort de prochainement rappeler à tout le monde qu’il est un animal sauvage.

Cette affaire n’a pas fini d’agiter la toile et le pays, les rebondissements sont nombreux.
Aux dernières nouvelles, la Direction Générale de la Biodiversité, a imposé des conditions d’espaces et de soins pour que l’animal retourne chez son « propriétaire ». Une grande cage, pas d’animal domestique à proximité, une visite régulière d’un vétérinaire. Un grand bravo à eux pour ne pas avoir succombé aux sirènes du populisme.
Devant tant de contraintes, il semble que l’envie de rapatrier Antonio dans sa maison ait disparu. Quel sera le prochain épisode ?

Toute cette histoire nous rappelle l’importance de l’éducation environnementale. Si l’intervention de la présidente nous a dépité, nous sommes gonflés à bloc et plus que jamais déterminés à parler de la faune sauvage aux enfants. 

Toujours dans le thème de la faune bolivienne, nous avons dépassé la barre des 50 espèces d’oiseaux identifiées dans notre jardin.  Nous vous les faisons découvrir sur notre Facebook grâce à nos vidéos « le mur des oiseaux ».

Voici donc pour les actus du mois de juin. Je vous remercie de m’avoir lu et cède la place à Marion pour vous partager les activités de Thémiselva et vous faire découvrir la biodiversité de Bolivie à travers ses articles.

À bientôt !

Grégory de Thémiselva